Vous avez décidé d’être avocat! Bravo, et si nous pouvons nous permettre: excellent choix! Il vous incombe maintenant de trouver une place de stage. Cette première démarche peut s’avérer difficile si l’on s’y prend mal. En revanche, une bonne préparation vous permettra de provoquer les opportunités. Tous nos conseils! Pour des liens vers des offres, rendez-vous ici!


Vos réflexions préalables

Les réflexions qui suivent peuvent vous servir à tout moment de votre cursus. Naturellement, plus vous êtes au clair sur vos attentes tôt, plus vous aurez de chance de les voir se réaliser. L’objectif concret de ce brainstorming préalable est d’établir une liste d’études dans lesquelles vous aimeriez effectuer votre stage.

Il vous faut en premier lieu déterminer le cercle géographique dans lequel vous envisagez de postuler. Dans quel canton? Quelle ville? Pour maximiser vos opportunités, ne soyez naturellement pas trop restrictif dans votre choix.

Demandez-vous ensuite dans quelle taille d’étude vous vous sentiriez le plus à l’aise? Vous voyez-vous évoluer dans une grosse structure où plutôt dans une petite étude?

Aiguillez vos réflexions en fonction du domaine de compétence particulier dans lequel vous vous verriez idéalement faire votre carrière. Certaines études sont généralistes, d’autres excellent dans un aspect particulier du droit. Vous sentez-vous plus attiré par le monde judiciaire ou par le monde commercial? Gardez toutefois en tête que l’examen du barreau porte sur des connaissances générales. Menez la réflexion en lien avec vos envies géographiques. Il existe en effet des études de ville (voire de grandes villes) et des études de campagne et ces dernières font naturellement rarement du droit commercial.

Posez-vous également la question de votre éventuelle orientation politique. Pas besoin d’être membre actif d’un parti mais de déterminer sa sensibilité. Vous vous sentez de gauche, du centre, de droite? Nombre d’avocat exerce en effet une fonction politique, à différents niveaux, en marge de leur activité professionnelle.

Ayez une réflexion mêlant ces différents critères. Et, de préférence, ne la menez pas seul. Discutez avec d’anciens stagiaires si vous en connaissez. Et si vous n’en connaissez pas, pourquoi ne pas approcher les assistants des professeurs de votre Université? Certains d’entre eux seront de jeunes avocats et seront généralement heureux de partager leur expérience avec vous. N’hésitez donc pas à demander. Et n’hésitez pas à demander à plusieurs personnes, afin de vous faire une opinion solide.

Posez-vous également la question des modalités de votre stage selon l’endroit où vous aimeriez le faire. Peut-être aimeriez-vous effectuer votre stage partiellement dans un tribunal? Ou intégralement dans une étude? Et enfin: fouillez! L’immense majorité des études possède un site internet contenant une multitude de petites informations qui peuvent vous orienter. Soyez confiant et n’oubliez pas que si les places de stages sont limitées, il en existe tout de même passablement et pour tous les goûts.


Votre postulation

Vos investigations ont été fructueuses et vous avez votre liste! Combien en compte-t-elle? C’est en soit égal et cela vous appartient. La seule logique qui sera respectée est la suivante: plus vous avez une liste fournie, plus vous créez d’opportunités.

N’oubliez pas de postuler à temps! Comptez qu’un stage dure souvent 2 ans, de sorte que les places ne se libèrent que selon un cycle relativement long! Et pourquoi pas commencer son master en ayant d’ores et déjà une place de stage? Et pourquoi pas effectuer ses recherches en début de master en prévoyant un petit voyage entre la fin des études et le début du stage?

Votre postulation se fera sous la forme écrite (et non par e-mail) si elle est spontanée et sous la forme requise par l’offre si vous répondez à une annonce de stage. Elle sera adressée à tous les associés si l’offre est spontanée – n’oubliez pas que le titre approprié est « Maître » et non pas « Madame » ou « Monsieur » – ou à l’avocat mentionné dans l’offre le cas échéant.

Il vous faut donc un curriculum vitae complet, propre. Ainsi qu’une lettre de motivation avec toutes les annexes nécessaires (titres universitaires; relevés de notes; certificats de travail – peut importe si vos petits boulots ne sont pas en lien avec le droit –; attestations de stages;  tout document établissant des connaissances linguistiques).

Votre lettre de motivation doit représenter qui vous êtes. N’hésitez pas à mettre en avant votre parcours de vie. Lorsque l’on engage un stagiaire, on engage avant tout une personne. Votre potentiel futur maître de stage le sait. Expliquer votre motivation, expliquer vos envies, expliquer votre détermination. Vous devez donner envie qu’on vous engage.

Dans votre lettre de motivation, soyez structuré dans vos idées. N’oubliez pas non plus que l’avocat écrit, inlassablement, et que votre lettre ne peut qu’être irréprochable, car elle fera office de première impression. On ne peut pas faire deux fois une première bonne impression.


Votre entretien d’embauche

Après quelques réponses négatives qui n’ont pas embouti votre volonté, ça y est vous avez décroché un entretien et, peut-être, un stage d’essai d’un à quelques jours.

Pas besoin de vous le dire qu’il vous faudra bien présenter, tant c’est évident. Si vous n’avez pas un costume trois pièces à 5’000 francs, pas de problème. D’une part, on peut à prix raisonnable être très élégant en costume et, d’autre part, votre maître de stage connait votre statut et l’état de vos finances à venir.

N’hésitez pas à mettre en avant votre parcours de vie. Votre futur maître de stage sait qu’un bon stagiaire c’est autre chose qu’un bon étudiant. Soyez honnête quant à vos forces et vos faiblesses. Parlez de votre parcours académique sans honte, avec l’énergie de circonstance. Soyez transparent. Vos notes ont de l’importance, car il s’agit d’une évaluation objective. Ce n’est toutefois pas le seul critère et votre futur employeur le sait. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il vous fera certainement passer un test avant de vous engager. Votre capacité d’analyse, votre intuition et votre débrouillardise seront également considérées et peuvent même faire la différence. Votre attitude en dira long sur votre capacité à gérer un client difficile ou à convaincre un juge, là où un 6 en droit constitutionnel n’offrira en définitive aucune garantie. Et si vous avez des bonnes notes, restez humble. Elles parleront d’elles même.

Vous êtes sur le point de vous embarquer dans une expérience professionnelle, bien loin du cocon universitaire et c’est toute votre personne qui sera impliquée dans ce challenge. Vous avez participé à des concours de plaidoirie dans votre cursus? Signalez-le. Vous êtes actifs dans le cadre d’une organisation sportive, culturelle ou politique? Parlez des responsabilités que cela implique et comment vous les gérez. Vous avez voyagé, vous avez découvert des gens et des cultures. Mentionnez-le si on vous en donne l’occasion. Mais attention, ne vous contentez pas de décrire vos activités, présentez-les pour que votre futur employeur comprenne ce que vous pouvez lui apporter.

Et n’oubliez pas qu’un bon stagiaire, lors d’un entretien, est non seulement déjà renseigné sur l’étude mais  pose des questions. Demandez combien vous serez payé, ce que vous devez préparer pour être prêt le premier jour de votre stage et comment il se déroulera. Faire preuve de maturité c’est assumer que l’on ne sait pas et demander des renseignements précis.