Ça y est, votre intérêt a été piqué au vif par la noblesse et l’importance de la profession d’avocat-e et vous avez toutes les qualités requises! Mais alors, quel est le chemin le plus court jusqu’à la création de votre future étude? Patience papillon, commençons par le commencement et faisons ici le chemin ensemble.


De tout temps

Si c’est une vocation, l’intérêt pour la profession d’avocat-e peut naturellement naître dès l’enfance. L’envie ne se forge pas uniquement au travers de sa formation à proprement parler. L’ouverture d’esprit est une noble qualité ayant de multiples bienfaits: cultivez-vous! Il en restera toujours quelque chose.

Avant, pendant et après vos études, n’hésitez pas à lire des livres, à regarder des films et séries, à questionner votre sens de la justice et les autres ou encore à parsemer votre parcours de voyages. Le droit étant un élément omniprésent du monde qui vous entoure, il n’est ainsi pas nécessaire de se limiter à du contenu spécialisé: sociologie, économie, linguistique, science, innovation et amour (c’est qu’il y en a des couples de juristes): tout est bon à prendre.


Lycée

La formation à proprement parler peut débuter au lycée. Si le droit n’est pas une branche fondamentale, il est en revanche une option spécifique ou une option complémentaire, généralement lié à la découverte de l’économie. Suivre une telle option n’est pas obligatoire pour entrer ultérieurement dans une faculté de droit d’une Université, une maturité étant à ce jour le seul prérequis.

Ce n’est certes pas une spécificité du droit, mais l’on ne peut également que souligner l’importance des langues de manière générale. L’allemand étant la langue la plus parlée en Suisse, elle est sans surprise la langue prépondérante dans la pratique du droit et représente un atout majeur. Pour exemple, en 2015, 62,1 % des arrêts du Tribunal fédéral ont été rendus en allemand, contre 32,5 % en français et 5,4 % en italien. L’anglais est également un grand atout, en particulier pour celui qui se destine à une carrière orientée vers le droit international. Enfin, l’italien ne doit pas être négligé en tant que langue nationale, ni les autres principales langues étrangères parlées de Suisse.


Université

La première grande marche dans le parcours vers la profession d’avocat-e est le choix de la faculté de droit. En vous inscrivant dans une faculté plutôt qu’une autre, c’est tout un contexte que vous choisissez: l’esprit d’une faculté, son style d’encadrement, l’ambiance d’une ville, de ses milieux économiques et sociaux, une vie estudiantine.

Les Universités proposent toutes des journées portes ouvertes. N’hésitez pas à vous rendre à plusieurs présentations. Notre conseil: essayez, si votre emploi du temps le permet, de vous rendre dans une faculté durant le semestre, hors de toute journée spéciale. Parlez à des étudiant-e-s, des assistant-e-s, voire des professeur-e-s. Et, pourquoi pas, assistez à un cours en signalant simplement votre présence au professeur-e qui, souvent, vous acceptera avec plaisir.

Bachelor

Les choses sérieuses commencent. Une formation de juriste complète est naturellement un prérequis indispensable pour devenir avocat-e. Les études de Bachelor en droit comprennent les enseignements jugés indispensables pour une formation juridique de base. Ce sont l’ensemble des trois grands domaines du droit (civil, public et pénal) qui est enseigné à ce stade, sans oublier les fondements du droit et une familiarisation à la rédaction juridique, à la résolution de problèmes juridiques et à l’utilisation des sources (et des ressources) du droit. Fédéralisme oblige, les programmes varient d’une faculté de droit suisse à l’autre.

Cassons ici un mythe: apprendre par cœur peut être une pratique estudiantine, mais ce n’est jamais l’objectif d’une Faculté de droit, qui aura pour but de transmettre la compréhension du système juridique et ainsi, tant le savoir que le savoir-faire. Notons que le Bachelor (en droit) est un préalable en principe nécessaire, mais insuffisant pour devenir avocat-e.

Master

Le bachelor en poche, il est temps de passer au Master. Les connaissances de base étant acquises,  il appartient à l’étudiant d’approfondir les connaissances juridiques avec une orientation de sa formation en fonction d’un intérêt plus marqué pour un domaine ou un autre. C’est l’obtention de ce titre qui est nécessaire à l’accès à la profession d’avocat-e. Certaines facultés de droit proposent une orientation spécifique pour la profession d’avocat-e (p. ex. Neuchâtel, Zurich).

Dans le cadre de vos études, vous serez peut-être amené à suivre des séminaires « pratiques »  qui vous familiariseront avec une approche concrète du droit. Et pourquoi pas pousser la découverte plus loin en participant par exemple au Swiss Moot Court, qui vous permettra de vous mettre dans la peau d’un avocat le temps d’un concours?

Un autre atout que vous pourriez mettre à votre profit est un échange universitaire, que cela soit en Suisse ou dans le cadre d’un Erasmus.

Notons qu’il n’est pas obligatoire de suivre un Master dans la même Université que celle vous ayant décerné votre Bachelor. Votre intérêt doit être au centre de votre choix, bien que, naturellement, de nombreux autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte selon les situations personnelles.


Stage professionnel

Alors c’est vrai, on entre ici de plain-pied dans le facultatif! Néanmoins, soulignons la plus-value d’un ou de plusieurs stages professionnels effectués durant ou après les études. L’été, notamment, il est possible de trouver des stages en lien avec le droit (étude d’avocat, service administratif de la Confédération, d’un Canton ou d’une Commune, entreprise…) qui pourront être un plus certain au moment de la candidature pour le stage d’avocat à proprement parler. La plupart de ces stages ne sont que peu voire pas rémunérés de sorte qu’il convient de souligner qu’ils ne sont pas obligatoires et ne sont pas les garants d’une place de stage. Si c’est indéniablement un plus, nombre d’avocat stagiaire n’en a jamais fait avant de commencer leurs stages. Ne perdez jamais de vue que chaque parcours est unique et que, si nous dressons ici une route idéale, il n’y a en revanche pas de chemin typique vers la profession. Nous vous encourageons à discuter avec de jeunes et moins jeunes avocats et de comparer leurs chemins.

Il est fréquent que la fin des études ne coïncide pas avec le début du stage d’avocat-e. La Confédération propose des stages afin d’entrer dans la vie active et d’affronter des défis exigeants, tout en bénéficiant de l’encadrement de professionnels. Vous acquerrez ainsi une expérience pratique et apprenez à connaître les tâches, la culture et les structures de l’administration fédérale. Ce stage dure au maximum douze mois et s’adresse aux diplômés des universités et des hautes écoles (bachelor, master/licence, doctorat), à la condition que les études se soient terminées depuis une année au maximum.


Stage d’avocat-e

Une fois le master en poche.. .alors là… stop! Notre conseil: ce diplôme n’est pas un prérequis pour commencer le stage, mais uniquement pour l’inscription à l’examen. Cela étant dit, nous ne pouvons que vivement – si votre situation le permet – vous recommander d’avoir terminé votre Master au moment où vous entamez votre stage d’avocat et en particulier la rédaction et la soutenance de votre Mémoire de Master.

Le stage est un apprentissage professionnel et une mise en pratique de tous vos acquis académiques auprès d’un ou plusieurs maîtres de stages. D’une durée variable d’un canton à un autre, il peut être mis en pratique auprès d’une Étude, mais également partiellement dans un tribunal ou même une administration.

Une vérité: un brevet décerné est un brevet décerné, punkt schluss! Votre cheminement n’est pas inscrit dessus. Néanmoins, il ne faut surtout pas sous-estimer l’importance capitale du choix du stage (qui n’en est certes pas toujours un).

L’Étude qui vous formera aura une empreinte importante sur votre manière de travailler. Il est donc nécessaire de vous interroger:  quel genre d’avocat-e voulez-vous être au fond de vous? Peut-être vous aspirez à défendre les plus faibles? Peut-être vous vous voyez dans le conseil aux entreprises? Vous vous voyez arpenter les tribunaux?  Vous vous considérez comme un négociateur né? Avez-vous une orientation politique? Il n’y a pas de juste ou de faux. En revanche, votre personnalité est fondamentale! Nous vous encourageons à effectuer, si vous le pouvez, un choix qui représente votre personnalité et vos convictions. Vous serez le premier gagnant, mais votre maître de stage également.

Tout le monde y sera gagnant. N’oubliez pas non plus la relation avec votre maître de stage, qui sera un modèle et un mentor, généralement qu’il soit formidable ou exécrable.


Examen du barreau

Tout ce chemin mène à ce moment. Après une préparation durant de quelques jours à quelques mois, c’est l’examen final qui, une fois réussi, vous octroiera un brevet d’avocat-e. Vous y êtes! A quelques démarches administratives près, vous plaiderez la cause de votre premier-ère client-e très rapidement!